mercredi 7 mai 2008

Mega-Jus

Ouf.

Je n'ai pas abandonné ce blog, mais depuis le mois de mars, c'est à peine si j'ai le temps de respirer. Et comme mon boulot c'est écrire, j'arrive le soir et je n'ai plus la tête aux histoires. Pardon...

Par contre, ça implique du positif: Des contrats, du boulot et ça me rend joyeuse.

Et si je veux consacrer du temps également à mon amoureux (qui est l'homme le plus génial du monde entier), je n'ai pas le choix. Les histoires d'animaux sauront attendre.

Bref, quand j'aurai du temps, j'y reviendrai.

À bientôt !

lundi 17 mars 2008

Totem: Le premier conte policier

Voici l'hisoire que j'ai lu aux Auteurs du dimanche. Le thème de la soirée: Totem.

*************************************************

Par un matin brumeux, dans la forêt sans histoire depuis 1927, les premiers rayons du soleil furent accompagnés d’un hurlement horrible qui glaça le sang des bêtes.

- ARRRRRGH !

Cria le lapin rose à plein poumon. En faisant sa promenade matinale, Marvin Excellent fit une découverte macabre. Il était terrorisé, horrifié. Pire ! Il était terrorifié.

C’était un mauvais présage. Au pied d’un grand chêne, la tête de Julie, la biche tant aimée de tous, avait été sculptée à même l’arbre, juste au-dessus de la tête d’un homme.

Selon la légende, l’homme était un chasseur du nom de Louis-Prudent-Alexandre Goyette. C’était un grand colosse, un malabar, un des meilleurs partis à marier du village.

Mais en 1927, il avait été retrouvé décapité, son corps gisant sur la terre humidifiée par son sang. Le seul indice sur l’identité du meurtrier, c’était cette tête, sculptée dans un arbre.

Fait étrange, cet arbre avait cessé de pousser, probablement sous le choc d’avoir été le seul témoin de ce meurtre sordide.

Cette histoire était racontée aux enfants animaux s’ils refusaient d’aller au lit. Le mystérieux meurtrier, c’était leur bonhomme 7 heures.

Le cri terrorrifiant de Marvin Excellent avait attiré les animaux de la forêt. Devant cet étrange totem, ils étaient sans voix, pétrifiés par l’image statique de deux têtes empilées.

Dans cette foule, la biche Julie manquait à l’appel. Ça ne faisait aucun doute, elle avait due être assassiné.

D’un commun accord, les animaux se séparèrent pour amorcer les recherches. Ils allaient passer la forêt au peigne fin pour trouver le cadavre, amasser des preuves sur l’identité du tueur et offrir à Julie une sépulture décente.

Chez les animaux, des noms commençaient à circuler pour identifier le malfaiteur.

Parmi eux : Nours, Boubi L’Hibou et Billy Beaver.

Nours était le plus fort, il aurait pu attaquer la biche sans peine.

Boubi L’Hibou, carnassier sans coeur, aurait pu avoir une fringale nocturne et s’empiffrer à même le corps meurtri d’une Julie endormie.

Finalement, Billy Beaver semblait être le seul avec un talent de sculpteur et la connaissance du bois.

Billy Beaver fût celui qui découvrit la carcasse de Julie, inanimée. Ses yeux avaient été soigneusement arrachés. On y voyait qu’une cavité osseuse destinée à y loger autrefois des globes oculaires.

Curieusement, sur son corps, il n’y avait aucune blessure mortelle. Juste des traces de petits sévices qui mis ensemble, devenaient des traces de grands supplices. Une plaie béante.

Après avoir recueilli des dépositions, un procès fut rapidement mis en branle afin d’empêcher un autre massacre.

Le premier à clamer son innocence fut Nours :

- Je… Je n’aurais jamais pu poser la patte sur elle… Je suis gentil, je… Je mange des bleuets ! Je fais du bénévolat auprès des oiseaux attardés depuis des années. Vous me connaissez ! J’ai… J’ai parfois des sauts d’humeur, comme n’importe qui ! J’hurle, je frappe quand je suis contrarié, mais tuer ! Ce n’est pas moi, et vous le savez. Et d’ailleurs, cette nuit-là, je dormais. Personne ne peut le prouver, mais… Vous m’avez vu le matin des recherches ! Je n’étais pas fatigué ! Et moi, si je ne dors pas, je suis fatigué ! C’est une preuve ça ! Et en plus, je n’aurais pas pu sculpter une tête. Je suis incapable de dessiner un bonhomme allumette…

Ce témoignage peu convaincant pris fin quand Billy Beaver se rendit à la barre.

- Je n’ai jamais tué quiconque, même si l’envie y était. J’étais fou de Julie. Ses jambes de 1 mètre et demi, ses cils battant au gré des vents, son poil, l’odeur de son urine : Je l’aimais. J’étais jaloux d’Hector GrandBois, le cerf qui la chevauchait chaque nuit à grand bruit, mais jamais je n’aurais tué l’élue de mon cœur. J’avoue par contre que j’aurais assassiné sans remords ce salaud d’Hector. Je lui aurais arraché son panache et certains appendices afin qu’il cesse de souiller la beauté virginale de Julie. Mais Julie, je la pleure encore, et je la pleurerai toujours…

Ce témoignage déstabilisait les animaux. D’un côté, on pouvait croire que Billy Beaver aimait trop Julie pour lui faire du mal, et de l’autre, il prouvait qu’il était fondamentalement désaxé avec des désirs d’accouplement avec une femme de 97 fois sa taille.

Boubi L’Hibou, l’érudit de la forêt, était dans l’eau extrêmement chaude. Plusieurs animaux affirmaient l’avoir vu se laver dans le lac la nuit du meurtre. Il s’aspergeait d’eau compulsivement, comme s’il expiait ses péchés.

- Certes, j’aime les bains de minuit… Si c’est là un crime, qu’on me punisse, j’en ai rien à foutre. Mais je n’ai pas tué Julie. Je la trouvais ridiculement sotte, elle baissait le QI de la forêt à néant, mais jamais je n’aurais déshonoré mon splendide plumage avec le sang de cette idiote, par crainte qu’elle soit contagieuse. Je suis un hibou de principes… Je m’envole, et je me pose…

Le jury n’y voyait plus clair. Ils avaient tous un mobile, mais aucun ne pouvait fournir un solide alibi. Ils manquaient de preuves et avec le système judiciaire défaillant de la forêt, aucune condamnation fut retenue contre eux.

On relâcha donc les trois suspects qui devinrent les parias de la forêt.

Boubi L’Hibou s’envola vers des cieux plus cléments sans laisser d’adresse.

Billy Beaver se retira près d’un barrage de devint ermite. Jamais il ne pourra se remettre de la mort de sa dulcinée.

Nours se suicida en attaquant une groupe de chasseurs agressifs armé jusqu’au dent. Il fut mitraillé d’une centaine de balles dans la tête.

De son côté, Marvin Excellent, le petit lapin rose gambadait, fier de son plan maléfique. Faire accuser les trois bêtes qui avaient fait de son adolescence un enfer parce qu’il était rose était le rêve qu’il caressait depuis des années.

La réussite de son plan était basée uniquement sur le fait que personne n’avait appris à se méfier de ce qui avait l’air faible et doux…

FIN !

mardi 11 mars 2008

Du retard, du retard !

Je ne suis pas à mon affaire... En réalité, je suis débordée. J'ai moins de temps pour mes histoires...

Mais, pour ceux que ça intéresse, j'oserai lire un de mes contes au Cabaret des Auteurs du dimanche, dimanche prochain le 16 mars au Verre Bouteille à 20h.

Pour ceux qui ne connaissent pas le cabaret, c'est un spectacle qui existe depuis environ 7 ans, animé par Jean-François Aubé (mon amoureux, ma bonne nouvelle, l'humain avec un putain de chouette cerveau). Chaque semaine, on pige un thème suggéré par le public et les auteurs ont une semaine pour écrire quelque chose là-dessus. Ça fait des fichus de bons spectacles. Toujours audacieux, touchant et drôle.

Le thème de dimanche prochain: Totem. La seule chose que je peux dire, c'est que je suis en train d'écrire un conte policier. Il y aura des morts, de l'amour, de l'action et à ma manière, du drôle.

C'est un rendez-vous au Verre Bouteille, au 2112, Mont-Royal Est.

En espérant vous y voir !

vendredi 1 février 2008

À mon beau Monsieur Aubé !

Wow ! Je suis dans le jus ! Plein de nouvelles histoires à écrire ! J'ai jamais eu aussi hâte d'être capable d'enligner plus de 2 mots de suite sans tomber dans le coma !

Et t'as raison: orang-outang swigne plus avec deux "G". Ça fait plus méGa-sinGe.

La santé reviendra, et les histoires aussi ! En attendant, je te croque ici et là. Et surtout là.

jeudi 31 janvier 2008

À mon Ben "Go habs go"!

Salut Ben, the ultimate gros cou !

Merci pour la suggestion ! Wow ! L'endroit: Alex Kovalev ! C'est beau ça !

À ce que je vois, la loutre est un animal populaire, ton ami Nabot l'a demandé également.

Donc, dès que je me remets de ma fièvre, je m'y mets. Je pense que j'ai pogné la grippe de ta soeur Athéna: C'est la seule malade que j'ai vu depuis un boutte...

Well ! Merci, et je reviens avec un deadline d'ici peu !

Mon cher grand Nabot !

Bonjour Nabot !

Merci pour ta suggestion très originale de thème. Normalement, je me fixe un échéancier très serré pour produire un texte, mais exceptionnellement, je reviendrai écrire cette histoire dès que je me sentirai mieux. Je suis foutrement malade, une grippe horrible avec plein de fièvre !

Bref, la semaine prochaine, j'y reviendrai. En espérant que vous serez patient !

mercredi 23 janvier 2008

Le savant lapin et le zèbre amer.

Contraintes imposées par Lapin Blanc en date du 22 janvier 2007 :

Animaux : Lapin et zèbre
Lieu : Irlande
Thème : Créativité

(Si quelqu’un veut proposer d’autres contraintes, allez dans le sujet écrit le 21 janvier 2007. Merci !)

Voici l’histoire écrite pour toi, Lapin Blanc ! Enjoy !

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Acte 1
La vie du lapin avant de connaître le zèbre.

Dans un laboratoire sous terrain vivait un lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos.

Du jour au matin, du matin au soir, le lapin malicieux surveillait ses brûleurs, ses béchers et ses Erlenmeyer. Des substances bouillonnantes et suspectes fumaient dans le terrier à peine aéré.

Le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos s’en portait très mal tout en ignorant les symptômes qui avaient la fâcheuse habitude de sauter aux yeux de ceux qui le croisaient ce qui avait pour effet de crever les yeux des passants. Crever n’est pas le bon mot… Leurs yeux explosaient tant le lapin faisait peur avec sa laideur causée par les vapeurs toxiques de ses expériences. Rien à voir avec la fumée secondaire, si douce et divine soit-elle !

Le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos s’était retiré dans son terrier suite à un fâcheux accident : Un idiot de première avait procédé à l’ablation d’une de ses pattes, et ce à froid, pour la chance. L’idiot de première avait besoin d’un porte-bonheur puisqu’il allait passer les auditions pour American Idol. Il n’a jamais fait les auditions, et il a appris par le fait même qu’on n’ampute pas un lapin à tendance psychotique. Surtout si le lapin a les dents coupantes et connaît très bien les effets de sa mâchoire sur l’aorte humaine.

Le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos ne sortait pas très souvent, à part pour distribuer quelques prospectus afin de commercialiser quelques-unes de ses inventions. Créateur assumé, il espérait rentabiliser son « art » afin de se payer une retraite dorée, loin des crimes qu’il avait commis.

Acte II
La vie du zèbre avant de connaître le lapin.

Dans une Afrique aride où les conditions de vie ne sont pas nécessairement ce que l’on souhaite, vivait un zèbre solitaire qui rêvait d’herbe moite et de rosée. De verts pâturages à brouter.

Blessé de partout, il avait fait la guerre aux lions et faisait la loi : Il faisait peur tant qu’il ne craignait plus la mort.
Bien qu’il ait souvent rêvé de partir loin de chez lui, il n’osait pas. On le repèrerait assez rapidement avec ses foutues rayures ! Camouflage, mon cul ! grognait-il. Il deviendrait le point central d’un zoo de bas étage, il entendrait les cris des enfants, devrait sourire aux touristes japonais avec leur kodak… Plutôt mourir, se disait-il… Ce n’était guère son genre.

Mais le regard vide du zèbre se remplit soudainement d’espoir : Un prospectus étrangement attirant était dans sa boîte aux lettres entre deux comptes en souffrance.

Le zèbre fut saisi par le goût du risque qui caressait ses papilles et son cœur.

Acte III
La rencontre entre le zèbre et le lapin.

Levé très bonne heure, le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos buvait un café quand on sonna à la porte. Intrigué par ce bruit, le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos regarda par le judas de sa porte. Une créature rayée, l’air mauvais, observait les alentours, nerveux.

En ouvrant la porte, le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos fut forcé de demander le mot de passe.

« - Omoplate agricole, mon sale guignol ! Répondit le zèbre, droit et fier. »

Le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos le laissa entrer, épaté par la conviction du zèbre en disant le mot de passe, comme s’il répondait à un ordre d’Hitler lui-même s’il avait été allemand en 1941.

Le zèbre fit part de son projet de changer de couleur afin de pouvoir se fondre plus facilement à un décor bucolique. À force d’en parler, le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos trouvait que cette idée de changement de couleur pouvait très bien lui convenir. Ça règlerait son problème par le fait même.

D’un commun accord, ils décidèrent que le vert serait la meilleure couleur. N’importe quel arbuste pourrait servir de planque.

Le lapin fou, savant blanc, savant fou et albinos avait créé un gaz colorant très acide qui, par un processus d’exclusion de matières viables dans l’air, rendait ce qui était à son contact un beau vert pur. Le Vert Hardi de la marque Sico, # 3016-34 pour ceux que ça intéresse.

Très heureux, il contemplèrent le résultat dans le miroir et ils se rendirent compte qu’il n’avaient pas l’air très sains d’esprit… Les vapeurs toxiques leur donnaient des allures d’ivrognes…

Le lapin fou, savant vert, savant fou et albinos et le zèbre devaient réagir et trouver un endroit où cette situation ne serait pas une nuisance…

« - Nous avons l’air ivre et nous sommes verts… Allons en Irlande ! Personne ne s’en rendra compte ! C’est bientôt la St-Patrick ! Beugla le lapin fier de sa pensée si évoluée. »

Et ils rièrent pendant deux bonne heures en crachant leurs dents, ce qui était normal : Un effet secondaire. Et ils furent saisis d’une profonde fatigue et planèrent au-dessus de l’Irlande avant de partir en fumée.

lundi 21 janvier 2008

Contraintes et suggestions

Bonjour à tous !

Voici ce que je vous propose aujourd'hui: Je veux des contraintes et des suggestions pour mes prochaines histoires.

Vous devrez me proposer :

1- Deux animaux différents
2- Un lieu (Ça peut-être une ville comme ça peut-être un bâtiment)
3- Un thème (Ex.: Solitude, amour, achat d'électroménagers)

Bien entendu, vous ne devez pas proposer plus d'un thème par personne. Parce que si j'ai le choix entre plusieurs, ça ne devient plus une contrainte, ça devient un choix. Et c'est sans choix que je veux jouer.

Par contre, chaque thème proposé trouvera son histoire.

Participez en grand nombre, ne vous gênez pas !

Voilà !

Merci !

Marie-Ève x

P.S. Bonne fête Ben !

mardi 8 janvier 2008

Le crocodile qui ne devrait pas faire confiance aux dentistes.

Il était une fois, dans les bayous, un crocodile joyeux. Il aimait plus que tout siffler entre ses dents pourries, ce qui donnait un son très intéressant et recherché. Ce croco avait d’ailleurs travaillé avec Ennio Morricone qui avait échantillonné ce bruit pour une pièce du film « The Untouchables », film qui lui avait fait remporté le Grammy de la meilleure musique de film ainsi qu’une nomination aux Oscar en 1988. Morricone n’avait pas remercié Croco, ce qui n’empêchait pas Croco de continuer de siffler… Parce que lui, les honneurs, il s’en foutait éperdument.

Pour se distraire, Croco sifflait les filles aux jupes courtes, les femmes aux seins hauts, les taxis jaunes, les oiseaux bleus, le vendeur de crème glacée, le vieux Jules qui fumait la pipe sur sa rocking chair, et bien entendu, il sifflait les bouilloires hurlantes qui lui répondaient si bien. En fait, il sifflait ce qu’il aimait.

Il siffait également lorsqu’il était contrarié ou s’il voyait quelque chose qu’il ne comprenait pas. Il sifflait souvent : Rarement contrarié, mais souvent dépassé.

Un jour, il fût sérieusement dépassé par les évènements : Un nouveau venu dans les bayous… Un gros animal gris, propre avec des dents blanches et un sourire narquois. Un animal avec une profession. Un noble payeur de taxes. Une bête infâme. Un hippopotame malicieux.

L’hippo savait que dans les bayous, il y avait du travail pour lui : Il était dentiste. Au nombre de chiqueur de tabac et de gingivite au mètre carré, l’hippo pouvait faire fortune.

La première rencontre entre l’hippo et Croco fût fort étrange. L’hippo parlait et comme on le sait, les hippopotames ont les dents rondes et creuses. Lorsque l’air venait à sa bouche, on entendait le son de sa voix et le son de l’air qui remplissait ses dents avant de sortir. C’était comme le son d’une flûte de pan. Croco, contrarié par la musique de Zamphir, siffait très fort, le regard sombre. Croco n’aimait pas la flûte de pan, ni les propos grossiers de l’hippo dentiste.

L’hippo suggérait à Croco un traitement de canal, un pont, un blanchiment des dents et des facettes de porcelaine. L’hippo était très convaincant… Croco voulut soudainement avoir un sourire à tout casser.

L’hippo s’exécuta pendant des heures sur la pauvre gueule de Croco. C’était le Vietnam dans sa bouche. Explosions, mort, torture, bain de sang, soupe tonkinoise (il avait quelques nouilles entre les dents).

Le travail terminé, Croco regarda son reflet dans son marécage. Ses dents avaient l’air beaucoup plus jeunes que son visage… Il fût très contrarié et tenta de siffler. Mais le son n’était plus le même.

Croco mordit l’hippo à la patte et se rendit compte que ses nouvelles dents étaient très acérées. Mais Croco n’était pas très vilain, ses dents pointues ne lui servaient à rien… À part pour mordre un dentiste zélé qui veut vous faire une nouvelle gueule tandis que vous n'avez besoin que d’un bon nettoyage.

vendredi 14 décembre 2007

La montagne des zèbres reveurs.

Cette histoire se déroule sur une île. Une île divisée en deux par une gigantesque montagne. Une île habitée par des zèbres et des énormes animaux qui n'existent que dans les contes. Ceux qui ne sont pas des zèbres sont ceux qui ne rêvent plus depuis longtemps, ils naissent adultes et désirent le rester.

Sur cette île aux cocotiers géants peuplée de baobabs nains, nuls n'a osé poser la patte sur la montagne. Les zèbres restent sur le sable et contemplent l'infini en se demandant ce qu'il y a au bout de cette mer et les gros animaux des contes se font des cabanes au cas où il se mettrait à pleuvoir. Pourtant, il n'a jamais plu sur cette île et cela n'arrivera jamais, dieu le sait! Et les zèbres aussi!

Avant de commencer cette histoire, nous devons immédiatement cesser d'appeler les énormes animaux «des énormes animaux ». Les zèbres leur ont trouvé des noms. Ce sont les « énormaux » si on vient de l'est de la montagne et les « anormaux » si on vient de l'ouest. D'ailleurs une réunion qui aura pour titre : « A-t-on besoin d'un néologisme pour les grosses bêtes », se tiendra pour avoir une meilleure appellation de ces monstres. Sur cette île, il y a beaucoup de réunions sur divers sujets, mais seulement les zèbres s'y intéressent. Il faut dire que ce sont des créatures divines et qu'elles sont dotées d'une forme d'intelligence qui frôle l'insulte quand on pense à ce que nous, humains, avons comme cerveaux. Ces réunions se déroulent généralement sur le côté sud de l'île. Ces rencontres se finissent par une grande fête où l'on allume un grand feu et où l'on fait calciner des guimauves.

Pour bien comprendre la vision des zèbres de l'est et de l'ouest de la montagne, je dois céder la parole aux conjointes des chefs de chaque côté, les « zèbrelles » derrière les grands zèbres. Commençons par Madame Ouest, Betty.

- Mon conjoint, Bobby, est un petit zèbre intrépide, aimé et apprécié de tous tout particulièrement pour sa compréhension, son pudding chômeur ainsi que pour les bruits étranges qu'il peut exécuter en mastiquant les jupons des nonnes de la Sainte-Perpétuité-des-Bénis-Sois-Tu. Il caresse un rêve depuis son jeune âge, celui de gravir la montagne qui nous sépare.

Écoutons maintenant la conjointe du chef de l'est, Madame Est, Néo.

- Gezed Hessen est un beau et noble conquérant des poissons chats à dent de scie et des hippopotames à la dent creuse. C'est un fier quadrupède élancé. Son nom lui donne des allures de mystère et de divines boules de gomme. Mais sous ses allures de grand zèbre, se cache un « zèbreau » qui n'a qu'une envie, celle de se hisser hors de tous doutes sur cette montagne qui nous fait de l'ombre.

Et bien sûr, il y a l'opinion des anormaux-énormaux sur cette idée d'escalade.

- Monter la montagne. Saleté de zèbres « pelleteux » de nuages! Ça va finir en catastrophe! Comme l'histoire de la Tour de Babel! Ils veulent se rapprocher de dieu sans le savoir! Qu'ils en subissent les conséquences.

Mais les zèbres faisaient les durs de la feuille, ils savaient que leur idée ne tirait pas de l'utopie. Ils étaient aussi conscients qu'eux aussi, dans des moments de faiblesse, ils arrêtaient de rêver.

Et hier matin, après une réunion endiablée où des kilos de guimauve ont été avalés, les zèbres ont décidé d'accomplir le rêve de leur vie, voir plus loin que le bout de leur museau. Avec leurs petits baluchons contenant des biscuits et des photos de famille, ils ont gravit la montagne. Au pas de course! Ils voulaient toucher le ciel le plus rapidement possible.

Après une heure, ils y étaient. Bon, d'accord! Vous me direz que ce n'était pas une grosse montagne, que ce n'était pas un si gros rêve que ça, mais c'était LEUR rêve, et nous ne sommes pas ici pour les juger…

Et vous voulez sans doute savoir ce qu'ils ont vu sur cette montagne. Du haut de cette montagne, ils ont vu d'autres îles. Et ils se mirent à rêver de plus belle. Et ils étaient heureux, et c'était la fête encore et encore. Et parfois, un zèbre jetait un coup d'oeil en bas et se disait qu'il n'y avait plus de place sur la plage pour faire des cabanes anti-pluie.

jeudi 29 novembre 2007

Le requin qui portait des flotteurs OU Les laches qui attirent la lacheté OU Bordel ! Y'a pas moyen de mettre des accents circonflexes dans les titres

C’est l’histoire d’un requin magnifique à la silhouette fuselée. Il aurait fait rougir d’envie la fusée russe KÖCMÖC.v2/a, fusée qui soit dit en passant n’était qu’un prototype frôlant tout de même la perfection tant les méthodes de propulsion de l’engin dépassaient largement ce que la science s’était permis d’imaginer jusqu’à ce jour.

Bien que ce requin avait l’allure noble d’un divin conquérant, il n’en avait pas l’esprit. C’était un requin sot, inconscient de ce que la nature lui avait donné comme avantage sur les autres créatures marines. Il aurait bien pu mordre le cou d’un espadon femelle complètement séduite par sa beauté et l’entraîner dans une mort orgasmique farouchement souhaitée; Mais il n’en faisait rien.

Préférant de loin rester dans l’eau peu profonde, craignant de ne pas savoir nager, il avait couronné sa première nageoire dorsale et ses nageoires pectorales de flotteurs qu’il avait volé lâchement au petit Cédric Larochelle, 4 ans, venu avec ses parents sur une plage de Fort Lauderdale pour des vacances à la mer. Par souci de bon goût, l’histoire ne dira pas comment ce crime crapuleux s’est déroulé ni la raison pour laquelle le jeune Cédric portait trois flotteurs. C’était grotesque. Ça ne vaut pas la peine d’en parler.

C’est grâce à la peur d’être lui-même que le requin devint un monstre. Pataugeant sur les rives, le ventre dans le sable, l’épine dorsale bien visible aux yeux des vacanciers, il semait la terreur sur les côtes de la Floride.

Plusieurs hommes barbus et hirsutes rêvaient de le harponner, mais la bravoure dont ils tentaient de faire preuve n’était qu’en fait provoquée par un taux d’alcoolémie dépassant celle d’un polonais au réveil. Personne n’osait abattre le requin monstre qui n’était qu’une sale mauviette. Une pâle copie de ce qu’il devait être. Beige. Gris.

Le requin, à force de s’empiffrer d’enfants en vacances et de jeunes pucelles voulant avoir un teint de Beyoncé, s’enlisait jusqu’à atteindre un état quasi-larvaire et devenait de plus en plus gros. Il était complètement dénaturé. Son abdomen calait dans le sable doucement. Il ne bougeait plus, trouvant l’attrait de la chasse sans intérêt.

C’est par un jour de juillet, en marée basse, que le requin se rendit compte qu’il n’était pas amphibien. Le nez en l’air comme une fusée, tentant de sortir du marasme qui l’entourait en se débattant, il perdit la guerre. Il avait perdu également l’habitude de se battre pour obtenir ce qu’il voulait.

Un homme barbu qui passait par là s’attribua la mort du monstre et apporta fièrement la carcasse à la taverne Coco Del Palmierra. On fêta sa force et son courage et il devint l’homme le plus en vue des Etats-Unis. Comme quoi un malheur n’arrive jamais seul, et qu’il est vrai qu’on ne devrait pas vénérer de fausses idoles.

vendredi 16 novembre 2007

L'ours qui aimait ce qu'il avait, mais qui ne ne savait pas. Mais alors là, pas du tout !

Dans la blancheur grisâtre
D’un pôle sur nos têtes situé,
Vivait hélas un ours acariâtre
D’une blancheur immaculée.

Sous ses paluches froides
Sans aucun patin chaussé,
Il avait une œillade
Qui était loin de nous rassurer.

Rêvant de verdure
Et de terres labourées,
Il eût la verte piqûre
Quand son pôle a décongelé.

Un petit bout de printemps,
Autour des terres glacées,
Lui donnait le cœur d’un enfant
Voyant ses premiers flocons tomber.

La patte dans une substance aqueuse
De joie, il a voulu crier.
Loin de se douter que l’eau était tueuse
Personne hélas ne lui avait appris à nager.

Se vautrant dans ce qui allait être sa perte
L’ours joyeux aspirait par son nez.
De grandes aspirations de petites eaux vertes
L’apportaient doucement où il n’avait jamais été.

Aux portes du paradis,
Comme il l’avait imaginé.
La même blancheur que son lit,
Qui l’avait si précieusement bercé.

Et en bas.

mercredi 7 novembre 2007

Le guerrier à sabots aux dents libres comme l'air d'une chanson vraiment joyeuse.

Il était une fois, dans la savane, un zèbre du nom de Zèbre) grignotait doucement un petit bout d’herbe en ne se posant pas trop de questions. Zèbre était ce genre de zèbre qui fait les choses quand bon lui semble, sans se soucier des quand dira-t-on. Il avait l’attitude qu’on envie souvent, mais qu’on n’ose pas trop vivre, par peur de passer pour paresseux.

Zèbre était tranquille, se disant qu’il manquait un peu de vinaigre balsamique ou de vinaigre de framboises à la touffe d’herbe qu’il avait trouvé dans la terre aride. Mais il ne s’en souciait guère, car après tout, comme je le disais, il n’avait pas trop envie de se poser de questions.

Quand soudain, des petits pas, semblables à ceux d’une gazelle firent écho dans la savane. C’était en effet une gazelle, Chantel, une bonne amie de Zèbre. Zèbre fit un pas de deux pour rejoindre son amie qui n’avait pas trop le moral…

- Chantel, que se passe-t-il avec toi ? Dit Zèbre qui ne savait pas trop s’il avait envie d’entendre la réponse.
- Bah… J’ai l’impression de tourner en rond… Dit-elle d’une petite voix douce.

Zèbre constata qu’effectivement, les traces laissées sur le sol par Chantel formaient un rond parfait.

- Wow ! Un rond parfait ! C'est plutôt rare qu’on en voit dans le paysage ! Dit Zèbre épaté, parce que disons-le, Zèbre était un adepte de géométrie et de perfection.
- Ouais… Un rond parfait, parlons-en ! J’ai envie de voir autre chose moi !
- T’as qu’à me suivre, je titube depuis qu’un alligator m’a mordu la patte !

Zèbre montra fièrement sa blessure de guerre en souriant, les dents à l’air. (Il faut dire que même les dents de Zèbre avaient l’air libres. Zèbre expliqua que depuis la morsure, marcher en ligne droite était impossible. Comme si cette entaille l’avait poussé à voir les choses différemment.

Mais Chantel se demandait pourquoi, grand dieu pourquoi, une blessure avait changé sa perception des choses !

Zèbre était content qu’on lui pose la question puisqu’il avait composé une chanson uniquement pour expliquer pourquoi sa vie était si facile et plaisante depuis son handicap. Alors à vos micros, inventez l’air puisque Zèbre s’en fiche pas mal de l’air que vous mettrez sur sa chanson :

« Oh ! Oh ! Je suis Zèbre
Et si je veux de l’herbe
Ben j’me penche où il y en a !
Je fais ce qui me tente
Pis si t’es pas contente,
J’m’en va en ligne croche
Vraiment loin de tooooi!! »

Chanterelle comprit alors que tout ce qui compte, c’est faire ce que l’on a envie, peu importe ce que les autre en diront. Et c’est alors que Chantel fit faire un petit détour à Zèbre dans une boutique spécialisée en vêtements pour super héros et depuis, on la surnomme « la gazelle au gaz » et on peut la voir voler les soirs où il n’y a pas trop de nuages ou tout simplement, les soirs où l’on a envie de lever la tête et de contempler le plafond céleste. Même si on peut passer pour un lunatique…

jeudi 1 novembre 2007

L'hippopotame et le cheval de mer.

Il était une fois, ce n’était pas deux fois, un gros hippopotame du nom de Jack qui faisait ses affaires d’hippopotames, c’est-à-dire, se rouler dans la bouette et sourire sans cesse parce qu’il venait de lire une phrase fort marrante de Michel Shea qui disait : " Il ne faut pas jouer à saute-mouton avec une licorne ". Il riait depuis deux bonnes heures, ne sachant pas trop quoi faire de ce conseil qu’il jugeait ridicule puisqu’il n’avait jamais vu de licorne dans son marécage et encore moins dans la bouette.

Jack était un hippopotame fort cultivé et plusieurs de ses amis adoraient l’écouter parce qu’il utilisait des mots fort compliqués et ça donnait l’impression aux autres hippopotames qu’ils étaient intelligents. Par exemple, hier soir, Jack a donné une conférence aux autres hippopotames sur l’art de se la couler douce. En gros, ça allait comme ceci :

" Mes chers hippos, et tous ceux qui ont envie de l’être, il faut hors de tout doute apprendre à relaxer en inspirant et en expirant lentement ". Et les hippopotames s’éxécutaient.

Bon, je vous entends déjà dire : " Mais putain ! Il n’y a pas de mots fort compliqués dans ce bout de conférence ! " Je suis d’accord avec vous, mais avouez tout de même qu’il s’agit là d’hippopotames parlants et que peu importe les mots utilisés, ça reste de très grands mots pour des animaux. Et on n’est pas ici pour les juger. Oh que non !

Jack était fort intelligent malgré son air idiot et il n’avait qu’un seul ami sur qui il pouvait compter : Bill, l’hippocampe hypocondriaque. Avec lui, il avait des projets amusants, comme partir à New York et jouer dans un Jazz Club enfumé des airs de " blues marécageux " comme ils appelaient.

Mais ce jour-là, Jack et Bill étaient préoccupés par autre chose : Les licornes. Existaient-elles ? Sont-elles aussi jolies qu’on le prétend ? Volent-elles ? Et si oui, peuvent-elle leur donner un lift jusqu’à New York ? Est-ce qu’elles sont toutes blanches ? Se teignent-elle la crinière par coquetterie ? Tant de question sans réponse… Mais une chose est certaine, Jack et Bill espéraient plus fort que tout que les licornes existent…Et encore mieux, ils rêvaient d’être amis avec elles, parce que disons-le, Jack en avait marre des conférence et Bill avait envie de voir du pays.

- Ça serait chouette si les licornes existaient ! Dis Bill d’un air songeur…
- Effectivement Bill, effectivement… Acquiesça Jack en se grattant la moustache.
- Tu crois que si on leur chantait une chanson, les licornes viendraient ?
- Si j’y crois ? Répondit Jack. J’y crois dur comme roche. (Il aurait bien aimé dire dure comme fer, mais dans son marécage, il n’y avait pas de fer)

Bill et Jack composèrent une chanson rapidement sur un coin de napkin. Et si vous lisez cette histoire, à noter que les phrases qui suivront doivent être chantées très fort.

Chantons !

" Licorne ! Nous te voulons !
Licorne ! Entends notre chanson !
Et si tu ne l’entends pas,
C'est peut-être parce que t’es sourde !
Ne nous prend pas pour des gourdes !
On veut être tes amis !
Oh! Oui ! On le veut en foooou de cave ! "

Je sais, la chanson ne rime pas beaucoup, mais ce n’est pas une préoccupation pour Bill et Jack.

" Licooooooooorne !
On veut on veut on veut !
Être tes amiiiiis ! "

Et c'est alors que dans un bruissement de feuillage, surgit une licorne blanche à la crinière écarlate, sans doute teinte. Et Bill, et Jack eurent la confirmation qu’il est vrai de dire que les licornes sont jolies et qu’il est vrai aussi que lorsqu’on veut très fort quelque chose, ça finit toujours par arriver.

Et si vous n’y croyez pas, passez par New York. Dans un petit club de jazz enfumé de Soho, Jack, Bill et la licorne qui jouait fort bien de la contrebasse, forment un trio explosif couru par le monde entier. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre des animaux qui chantent et qui savent ce qu'ils veulent…

FIN

Nos amis les animaux !

En ce premier novembre 2007, j'ai décidé de publier ici des histoires destinées aux grands enfants à propos d'animaux géniaux qu'on ne peut malheureusement pas avoir comme animaux domestiques. Ils sont trop gros et trop libres, on ne veut surtout pas les contrarier.

Pour ceux qui ne savent pas qui je suis, je dirais que je suis tout d'abord un humain qui a la passion des mots et aussi, un volcan créateur qui fait parfois un petit splash de lave dans vos faces. Je voue également un culte aux zèbres, aux tigres de Sybérie et aux enfants de chienne (lire ici "chiots").

Voilà ! En espérant vous faire passer d'agréables moments avant de vous mettre au lit !