vendredi 14 décembre 2007

La montagne des zèbres reveurs.

Cette histoire se déroule sur une île. Une île divisée en deux par une gigantesque montagne. Une île habitée par des zèbres et des énormes animaux qui n'existent que dans les contes. Ceux qui ne sont pas des zèbres sont ceux qui ne rêvent plus depuis longtemps, ils naissent adultes et désirent le rester.

Sur cette île aux cocotiers géants peuplée de baobabs nains, nuls n'a osé poser la patte sur la montagne. Les zèbres restent sur le sable et contemplent l'infini en se demandant ce qu'il y a au bout de cette mer et les gros animaux des contes se font des cabanes au cas où il se mettrait à pleuvoir. Pourtant, il n'a jamais plu sur cette île et cela n'arrivera jamais, dieu le sait! Et les zèbres aussi!

Avant de commencer cette histoire, nous devons immédiatement cesser d'appeler les énormes animaux «des énormes animaux ». Les zèbres leur ont trouvé des noms. Ce sont les « énormaux » si on vient de l'est de la montagne et les « anormaux » si on vient de l'ouest. D'ailleurs une réunion qui aura pour titre : « A-t-on besoin d'un néologisme pour les grosses bêtes », se tiendra pour avoir une meilleure appellation de ces monstres. Sur cette île, il y a beaucoup de réunions sur divers sujets, mais seulement les zèbres s'y intéressent. Il faut dire que ce sont des créatures divines et qu'elles sont dotées d'une forme d'intelligence qui frôle l'insulte quand on pense à ce que nous, humains, avons comme cerveaux. Ces réunions se déroulent généralement sur le côté sud de l'île. Ces rencontres se finissent par une grande fête où l'on allume un grand feu et où l'on fait calciner des guimauves.

Pour bien comprendre la vision des zèbres de l'est et de l'ouest de la montagne, je dois céder la parole aux conjointes des chefs de chaque côté, les « zèbrelles » derrière les grands zèbres. Commençons par Madame Ouest, Betty.

- Mon conjoint, Bobby, est un petit zèbre intrépide, aimé et apprécié de tous tout particulièrement pour sa compréhension, son pudding chômeur ainsi que pour les bruits étranges qu'il peut exécuter en mastiquant les jupons des nonnes de la Sainte-Perpétuité-des-Bénis-Sois-Tu. Il caresse un rêve depuis son jeune âge, celui de gravir la montagne qui nous sépare.

Écoutons maintenant la conjointe du chef de l'est, Madame Est, Néo.

- Gezed Hessen est un beau et noble conquérant des poissons chats à dent de scie et des hippopotames à la dent creuse. C'est un fier quadrupède élancé. Son nom lui donne des allures de mystère et de divines boules de gomme. Mais sous ses allures de grand zèbre, se cache un « zèbreau » qui n'a qu'une envie, celle de se hisser hors de tous doutes sur cette montagne qui nous fait de l'ombre.

Et bien sûr, il y a l'opinion des anormaux-énormaux sur cette idée d'escalade.

- Monter la montagne. Saleté de zèbres « pelleteux » de nuages! Ça va finir en catastrophe! Comme l'histoire de la Tour de Babel! Ils veulent se rapprocher de dieu sans le savoir! Qu'ils en subissent les conséquences.

Mais les zèbres faisaient les durs de la feuille, ils savaient que leur idée ne tirait pas de l'utopie. Ils étaient aussi conscients qu'eux aussi, dans des moments de faiblesse, ils arrêtaient de rêver.

Et hier matin, après une réunion endiablée où des kilos de guimauve ont été avalés, les zèbres ont décidé d'accomplir le rêve de leur vie, voir plus loin que le bout de leur museau. Avec leurs petits baluchons contenant des biscuits et des photos de famille, ils ont gravit la montagne. Au pas de course! Ils voulaient toucher le ciel le plus rapidement possible.

Après une heure, ils y étaient. Bon, d'accord! Vous me direz que ce n'était pas une grosse montagne, que ce n'était pas un si gros rêve que ça, mais c'était LEUR rêve, et nous ne sommes pas ici pour les juger…

Et vous voulez sans doute savoir ce qu'ils ont vu sur cette montagne. Du haut de cette montagne, ils ont vu d'autres îles. Et ils se mirent à rêver de plus belle. Et ils étaient heureux, et c'était la fête encore et encore. Et parfois, un zèbre jetait un coup d'oeil en bas et se disait qu'il n'y avait plus de place sur la plage pour faire des cabanes anti-pluie.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour Marie-Eve,
Quelles joies et douceurs, de lire une nouvelle histoire de toi,et de relire aussi, toutes les autres déjà inscrites, sur ton blogg.
Je suis assurée que TON talent sera bientôt récompensé, au centuple.
Passe une belle journée et surveille bientôt, le traineau du Père Noël qui arrive de très loin. Il sera peut-être?? tiré par des rennes en pyjama noir et blanc.
Je pense, que celle année, il y a plusse de neige au Québec, qu'au pôle nord.
Tendresses et colles,xxx
Courtesse de Ségur

Anonyme a dit...

Madame Néo!!!

aaww... GZSN je t'aime!!